INTERVILLITE CHRONIQUE SANS ÉTIOLOGIE CONNUE : ISSUE PÉRINATALE. À PROPOS D’UNE SÉRIE DE 13 GROSSESSES - 09/03/08
Parant Olivier [1],
Capdet Jérôme [1],
Aziza Jacqueline [2],
Kessler Sylvie [1],
Cere Nathalie [1],
Berrebi Alain [1]
Voir les affiliationsContexte. L’intervillite chronique est une entité, rare, d’origine indéterminée, récemment individualisée, comportant des lésions placentaires inflammatoires prédominant dans la chambre intervilleuse. Elle se caractérisée sur le plan histologique par une nécrose de l’axe villositaire associée à un infiltrat intervilleux de cellules mononuclées (lymphocytes et histiocytes). Ces lésions sont associées à un mauvais pronostic périnatal par insuffisance placentaire. Les données actuelles semblent être en faveur d’une origine immunologique.
Matériel et méthodes. Les auteurs rapportent une série de 13 grossesses compliquées d’intervillite chronique, prises en charge au CHU de Toulouse entre 2000 et 2004. Ces grossesses ont été observées chez 9 patientes (2 primigestes) ayant présenté un total de 30 grossesses. Il n’a pas été constaté d’anomalie spécifique du bilan immunologique ni des marqueurs sériques du 2e trimestre. Les 2 dernières patientes ont bénéficié, au vu de leurs antécédents, d’un traitement prophylactique associant aspirine et corticoïdes (prednisone).
Résultats. Parmi les 13 grossesses compliquées, on observe 2 FCS précoces du 1er trimestre, 4 MFIU, 2 IMG pour RCIU sévère et précoce et 5 enfants vivants. Toutes les morts fœtales et 72 % des grossesses ayant évolué au delà de 22 SA ont été marquées par un RCIU le plus souvent sévère. Certaines patientes ont eu des grossesses normales avant la survenue d’un premier cas d’intervillite ; mais après une grossesse compliquée, les lésions placentaires ont systématiquement récidivé lors des grossesses ultérieures. Les 2 grossesses traitées, se sont terminées par une FCS précoce et un accouchement par césarienne à 34 SA dans une contexte de diabète gestationnel cortico-induit (PN = 2 410 g). Dans les 2 cas, il existait malgré le traitement, des lésions histologiques d’intervillite chronique.
Conclusion. Les données de cette série sont en faveur d’une lésion placentaire récidivante, acquise, de pronostic sévère (61,5 % de pertes fœtales). Les 2 expressions cliniques prédominantes sont le RICU ( MFIU) et l’avortement spontané du premier trimestre. Le traitement médical préventif n’a pas fait la preuve à ce jour de son efficacité. Les grossesses ultérieures relèvent d’une surveillance échographique rapprochée dès le 2e trimestre.
© 2005 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 34 - N° 3-C1
P. 295 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.